previous | home |

 

Le courant de la mémoire, 2009
carved spruce, tulipwood, maple, walnut & bloodwood
95” x 72” / 241 x 178 cm & 95” x 7” / 241 x 18 cm

 

(french version)

 

Le courant de la mémoire consiste en un contreplaqué gravé fabriqué pour l’occasion selon mes directives comprenant une stratification de différentes essences de bois de rose, de noyer, d’érable et de satiné rubané.  La chaleur des différentes teintes de bois exotiques, leur aspect naturel et les formes organiques qui s’en dégagent veulent accueillir tous et chacun dans ce lieu privilégié de lecture et de ressourcement qu’est la bibliothèque.  Ce bas-relief a été gravé à l’aide de différents outils tels que des toupies électriques, des gouges, des ciseaux à bois et des sableuses afin de former une imagerie à mi-chemin entre abstraction et paysage imaginaire.

Le foyer, symbolique par sa grandeur totémique, devient l’ancrage de l’architecture et de la riche histoire patrimoniale de la Ville de Sainte-Catherine.  Ce bâtiment est donc en résonance avec la croissance de la ville, et l’oeuvre d’art veut s’en nourrir et lui rendre hommage.  Étant donné que le foyer est accessible sur ses deux côtés, j’ai installé sur son deuxième versant une oeuvre qui fait écho à l’oeuvre principale.  Cette punctuation architecturale reprend les mêmes essences de bois exotiques retrouvées préalablement.  Cet assemblage de bois rapelle l'effet visuel de la stratification que l'on retrouve dans l'épaisseur du contre-plaqué tout en faisant écho aux tranches des différents livres que l’on retrouve dans la bibliothèque.  De plus, cet élément compositionnel minimaliste crée un pont entre l’oeuvre principale et les éléments architecturaux de la bibliothèque.

À travers mon procédé, la stratification du matériau dégage une image que l’on ne peut identifier précisément, ce qui la rend par le fait même emblématique de tous les lieux.  Oscillant au coeur d'une pléiade d’interprétations, chaque enfant, adolescent et adulte qui fréquentera la bibliothèque Ville de Sainte-Catherine, va s’y retrouver puisque d'une certaine manière, l'oeuvre est ré-inventée à chaque fois par le spectateur.  Ainsi la symbiose entre l’intérieur et l’extérieur que l'architecture met en évidence se retrouve totalement incarnée par l'oeuvre.  Une opération vivifiante d’échange se déclenche entre le paysage représenté, le paysage réel, le bois comme médium artistique, le bois comme élément architectural et le bois vivant des arbres que l'on voit également par les fenêtres.

Le courant de la mémoire suggère une ascension, un mouvement vers le haut, vers le plus grand que soi, telle la bibliothèque qui met à l’avant l’importance de la connaissance, du savoir et de la recherche.

 

Yechel Gagnon,  2009

 

Remerciements:
Je tiens à remercier Alexandre Masino pour son soutien précieux. Je remercie également Dong Yong Jung, Yan Giguère, Christian Miron, Pierre Charrier et Gisèle Millet pour leur collaboration.

 

 

 

©2001 Yechel Gagnon