précédent | accueil |

 

Vortex, 2007
contreplaqué gravé
120” x 336” / 305 x 854 cm

 

Vortex : tourbillon creux, spirale, lieu de convergence.

 

L'oeuvre Vortex présentée ici - dans ce lieu de convergence – invite le spectateur à se sentir dans un environnement particulier et spécifique, à découvrir un terreau riche où la magie peut s’ancrer. Ici les réalités se superposent, chavirent ou se confondent, de nouveaux univers se laissent découvrir ou se manifestent directement. Les portes monochromes menant au théâtre font office de portail. Elles attendent d'être déverrouillées pour nous accueillir et nous transporter au coeur du théâtre. Vortex, une série de contre-plaqués gravés aux formes organiques, flotte au-dessus de ces portes en décuplant l’impression vive qu'au-delà de ce point de passage la réalité ne sera plus exactement la même. D'une certaine façon, Vortex devient le premier contact que le spectateur perçoit de cette autre réalité, de cet autre monde, et l'oeuvre se doit par conséquent de l’amener à lâcher les amarres de la rassurante quotidienneté. Oscillant entre une pléiade d'interprétations, elle sera tantôt constellation, tantôt forme topographique, tantôt paysage microscopique, voire moléculaire. L'oeuvre invite à changer de point de vue, à questionner ses a priori et à faire place à ce qui est autre.

La prépondérance d'éléments organiques dans Vortex, tant au niveau de sa forme, de ses textures qu'au niveau du matériau qui la compose, fait contraste avec les éléments linéaires géométriques dominants que l'on retrouve en grand nombre dans l'architecture du foyer ainsi que dans l'oeuvre d'art déjà existante. Ce contraste formel met en relief les différents choix et les prises de position que tout artiste doit assumer tant dans les arts de la scène, les arts visuels qu'en architecture. S'il y a contraste avec la structure architecturale, il y a cependant harmonie entre l'oeuvre et la nature que l'on peut contempler par le mur rideau adjacent. Au premier degré, le bois du contre-plaqué fait évidemment écho aux arbres encerclant le théâtre, mais si l'on pousse la réflexion, on s'aperçoit qu'un paysage peut, en fait, dialoguer avec un autre, que l’interprétation que l'on fait d’un lieu peut faire écho à celle que l'on fait de l'oeuvre.

Lorsque nous entrons dans le foyer du théâtre Centennial, un fort sentiment de rassemblement s'empare de nous. Ce sentiment est propice à l'échange et incite à la discussion où les idées et les impressions vécues peuvent être partagées. Par ailleurs, ce lieu nous invite à la contemplation et au silence… Les différentes couches du contre-plaqué créent un parallèle aux multiples interprétations que l'on peut trouver tant au sein de cette oeuvre qu'au sein de toute oeuvre artistique qui prendra vie au coeur du théâtre. Le foyer du théâtre Centennial est en plus un lieu de passage, de transition d'un état à un autre. Vortex fait appel à ces idées en offrant au spectateur un tiers lieu avant qu'il n'entre au sein du théâtre afin d'être immergé par ces univers complexes que nous offrent les arts de la scène.

 

Yechel Gagnon, 2007

 

Remerciements: Je tiens à remercier Alexandre Masino pour son soutien constant dans ce projet. Je remercie également Yan Giguère et Christian Miron pour la conception du système d’accrochage et l’installation de l’oeuvre, et François Breton pour le vernis de la murale. Merci à tous ces gens pour leur collaboration précieuse.

 


 

©2001Yechel Gagnon